Je n’ai pas envie de vous raconter d’histoire pour cette série, je ne sais pas pourquoi, l’inspiration ne vient pas. Ou peut-être que j’ai peur de gâcher toutes les histoires que vous pourriez vous faire en la regardant. Je pourrai par contre vous dire que c’était ma première pellicule couleur, que j’avais eu envie de changer un peu le cours de mes photos en venant à Avignon cet été-là. Je me souviens que cela avait instantanément modifé ma façon de faire : le noir et blanc m’engageait à me concentrer essentiellement sur les contrastes alors que là, et bien logiquement, la couleur surgissait et m’imposait une dimension supplémentaire. C’était le moment de faire la chasse aux éléments du décors mal assortis, ou au contraire, de s’émerveiller devant les correspondances des teintes : les rouges, qui sautaient du slip aux lèvres en passant par les escarpins ; les verts, qui coulaient des murs aux tatouages, des prunelles aux draps froissés.