À Bruxelles, rue du Marché aux Garçons, se trouve le Cabaret Mademoiselle. Dans les loges, c’est Byzance. Des dizaines de perruques alignées sur les étagères coiffent des têtes de polystyrène ; en dessous, les escarpins se font concurrence : rien à moins de 10 centimètres s’il vous plait. Tout autour, sur les portants, dorment les costumes des artistes résidents. 

Devant ses trousses de maquillage, Jean-Biche disserte.
– Un jour il me dit, regarde mes nouvelles fetish. Il était tout fier de ses Ernest de 12 cm. Je lui réponds t’es sérieuse ? Je mets ça tous les jours moi ! Ça ce sont des fetish, ça oui ! dit-il en tendant sa jambe sous mon nez. Et la cambrure infernale de ses souliers ne laissait aucune place au doute.

Ce soir là, alors qu’il se déhanchait dans sa robe assassine d’infirmière, on l’a vu descendre subitement d’un cran sur sa droite. L’une de ses aiguilles l’avait trahi, le laissant finir son numéro sur un pied et demi.

« Damoiselles, damoiseaux, ladies and gentlemen, bienvenue, welcome, dans l’univers énigmatique, mystérieux et étrange du Cabaret Mademoiselle… »