« Laisse tomber les filles, laisse tomber les filles, un jour c’est toi qu’on laissera » chante France Gall de l’autre côté du rideau. Tom, le régisseur, l’ouvre brusquement et surgit devant nous, avec son débardeur blanc, sa jolie mèche, sa moustache et un micro.
— On y va dans 5 minutes, ça vous va ? — Heu, ok, je suis presque prête ! répond Valentina en bataillant avec la fermeture de son corset de majorette. — Allez, un gros merde à tous ! lance Tom en repartant.
Des « on prend » fusent de tous les quelques mètres carrés de la loge de la péniche. Rosabelle, en Marilyn Monroe spatiale, sourit, le regard perdu, en ajustant les cônes de son immense soutien-gorge argenté. J’entends un « giiiiiirl » satisfait de Soa qui ajoute une dernière touche d’illuminateur à ses pommettes. Je regarde la conduite du spectacle accrochée en haut du miroir. Je passe en deuxième. Il est temps de lâcher mon appareil photo.