Loading...

Stan

Hier soir, j’ai rêvé de frère Olivier. J’étais dans ma chambre d’enfant et je l’appelais. « Frère Olivier, frère Olivier, vient voir, j’ai quelque chose à te montrer ». Je l’entendais monter les escaliers, il arrivait devant ma porte et je lui disais d’entrer. Il s’approchait et j’enlevais mon t-shirt devant lui. On s’embrassait, il disait que j’avais la peau douce. C’est drôle non ?

Je me souviens de frère Olivier. Je l’avais rencontré à Aumont-Aubrac, sur le chemin de Saint-Jacques, après de longues heures de marche. J’étais assise à sa droite à table, au cours du repas offert par les Dominicains. C’est un pèlerin croisé dans la matinée qui m’avait conseillée de m’y arrêter. Il marchait à contre-courant, il était sec, plutôt rapide et paraissait incroyablement léger. Je lui avais demandé en riant s’il revenait de Saint-Jacques, et il m’avait dit que oui. J’avais entendu parler de ceux qui, après deux mois de marche, rentraient chez eux à pied. C’étaient des êtres quasi mythologiques que l’on espérait tous rencontrer, sans trop y croire. Lui était parti en avril de chez lui, le dimanche de Pâques, en fermant la porte de sa maison. Il était allé à Saint-Jacques et en été revenu par la voie du Nord. Il rejoignait maintenant Orléans par la voie du Puy. Il m’avait conseillé de marcher à mon rythme et de m’arrêter en ayant un peu de réserve,  de soigner chaque blessure au fur et à mesure et de voyager léger, bien sûr. Il me dit qu’il avait fait un beau chemin. 

Avec Stan Briche.